Dans "La conquête du courage", Stephen Crane raconte les aventures d’un groupe de volontaires engagés dans la guerre de Sécession américaine. Le jeune fermier Henry Fleming a trop rêvé de gloire et d’exploits pareils à ceux des héros de l’Antiquité pour ne pas céder au désir de s’engager. Mais la guerre ressemble peu aux combats épiques d’antan et, lorsque vient son tour de recevoir le baptême du feu, il est pris d’angoisse. Saura-t-il se conduire en brave? Le premier contact avec l’ennemi lui apporte la réponse: c’est non. Il se ressaisit pourtant et, sous la mitraille, fait tant bien que mal le lent apprentissage de la maîtrise de soi, de la «conquête du courage». Le caractère volontairement sobre de la description que Crane donne de la bataille (inspirée par la bataille de Chancellorsville, 1863), la compréhension du phénomène de la guerre qui fait son chemin dans l’esprit du jeune soldat, la simplicité du récit, la vérité de chaque détail, l’accent humain de certaines observations, font de ce roman, considéré par Joseph Conrad comme un chef-d’œuvre, un classique de la littérature américaine. Il influencera durablement une génération d’écrivains, dont Ernest Hemingway, John Steinbeck et Erskine Caldwell.
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