À travers une analyse subtile des diverses définitions du génocide et de l'ethnocide, de leurs limites et de leurs conséquences morales, ce livre désormais classique éclaire la lutte des individus et des groupes humains pour la reconnaissance.
Depuis les années 1980, rien ne va plus entre les victimes. Sous une unanimité de façade - condensée dans quelques impératifs tels que " plus jamais ça " -, des conflits virulents opposent les milieux de mémoire, déportés juifs contre déportés résistants, Juifs contre Tziganes, homosexuels contre politiques. Bien au-delà des victimes du nazisme, ces conflits entraînent dans une ronde infernale de soupçon et de récrimination Arméniens, Noirs américains, Amérindiens... Au cœur de ces tensions, une revendication hautement polémique, celle de l'unicité absolue de la Shoah, qui alimente depuis des années un débat interminable, passionné et vain.
C'est d'abord ce débat qu'explore ici l'auteur, à travers les réflexions et les prises de position de personnalités aussi diverses que Bruno Bettelheim, Rony Brauman, Alain Finkielkraut, Tzvetan Todorov, Simone Veil ou Élie Wiesel. Pour sortir de l'impasse, Jean-Michel Chaumont ne se contente pas d'offrir une analyse subtile des diverses définitions du génocide et de l'ethnocide, de leurs limites et de leurs conséquences morales. Derrière les dérives du " palmarès de la souffrance ", il décèle un enjeu latent beaucoup plus profond, qui engage toutes nos conceptions de l'identité sociale et de la dignité humaine : la lutte des individus et des groupes humains pour la reconnaissance, qui constitue le véritable chantier sociologique et philosophique de cet ouvrage.
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