Nina et Jean Kehayan ont été interdits de séjour en URSS pendant dix ans après la publication de Rue du Prolétaire rouge. Leur témoignage sur deux années passées à Moscou avait suscité débats et polémiques, en particulier au sein du PCF dont ils étaient membres. En 1988, ils reçoivent enfin un visa et retournent régulièrement en Russie. En 1994 : ils acceptent l'invitation de passer l'été dans une isba du village de Lieskovo. Là, accueillis dans une famille amie, ils vont partager la vie de ceux qui hier encore s'appelaient des kolkhoziens. Ils en rapportent un livre inattendu qui, à travers les conversations, les rencontres, les promenades, les confidences, dresse le portrait d'un peuple désemparé par les récents bouleversements. Un peuple qui malgré tout retrouve les réflexes et la solidarité que l'histoire tumultueuse n'a pas entamés.
La mémoire des babouchkas, les récits de l'ère stalinienne, des déportations, de la guerre. Et une pointe de nostalgie pour la Russie «d'avant». Confidences aussi de jeunes sans avenir, du président de l'ex-kolkhoze qui a perdu de sa morgue mais conservé ses pouvoirs. Etonnants dialogues avec un fougueux tractoriste, partisan de Jirinovski ; avec les femmes qui évoquent le soir sur les bancs les derniers épisodes de «Santa Barbara». Et les hommes qui boivent et boivent encore, et la statue de Lénine, et la vieille église de briques, rescapée des pioches révolutionnaires. Tout un monde, loin des villes, loin des gangs, raconte la vraie Russie d'aujourd'hui.
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