Avec les Trente Glorieuses, le Second Empire apparaît comme la période la plus féconde en matière de créations industrielles, commerciales et financières.
La Compagnie Générale des Eaux en est l'un des exemples les plus forts.
C'est en effet le 7 décembre 1853 que Napoléon III approuve la création de la «Compagnie», fondée à l'initiative d'un groupe d'hommes d'affaires et de hauts fonctionnaires proches du pouvoir. Sa vocation: la distribution de l'eau dans toute la France. Son premier Président est une figure de la société impériale, le comte Siméon, dont les plus proches collaborateurs sont le duc de Montebello et Prosper Enfantin, le fameux «père Enfantin», apôtre du Saint-Simonisme.
Les décennies qui suivent voient la Compagnie signer ses premiers traités de distribution avec les grandes villes que sont Lyon, Nantes, Paris... Elle conclut bientôt des centaines de contrats, et étend son activité, principalement dans le sud de la France, sur la Riviera, en Bretagne, dans le Nord, mais aussi à l'étranger, en Italie, au Portugal, en Turquie. Son aventure industrielle est le fidèle reflet de la France de cette époque. Jusqu'au début des Trente Glorieuses, au milieu des années 1950, son histoire est marquée par de grands dirigeants, capitaines d'industrie, banquiers, hommes d'affaires et d'influence: Sir Edward Blount, le baron Rodolphe Hottinguer, Jean Labbé, Alphonse puis Robert Gérard...
De véritables dynasties d'administrateurs - Mallet, Gérard, Hottinguer, Pillet-Will, Reille, Saint-Olive, Bouruet-Aubertot... - gèrent la Compagnie qui traverse trois guerres - 1870, 1914-18, 1939-45 - des crises et des mutations politiques et sociales.
Si elle se trouve parfois en difficulté, si elle connaît même des crises graves, elle continue, malgré tout, à remplir sa mission économique et sociale de distributeur d'eau. Elle initie et applique les règles du difficile métier de délégataire de service public, ses interlocuteurs exclusifs étant les collectivités locales et les élus. Elle est à l'origine de nombreuses innovations dans son métier et s'impose comme l'une des réussites du modèle français de la gestion déléguée.
Lorsque s'arrête à la fin des années cinquante cette première partie de son histoire, la Compagnie est dirigée par Georges Huvelin avec, à ses côtés un jeune ingénieur, Guy Dejouany, l'homme qui va, dans la seconde partie du XXème siècle, faire de ce qui était une belle PME, une entreprise multinationale dont l'héritière est aujourd'hui connue sous le nom de Veolia Environnement.
Voici l'histoire d'hommes qui donnent l'accès de l'eau à tous les hommes.
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