La Communauté grecque à Marseille
Genèse d'un paradigme identitaire (1793-1914)
Vingt-cinq siècles après sa fondation par les Phocéens, Marseille rencontre à nouveau les Grecs dès la fin du XVIIIe siècle. D'abord formée de minorités à l'état embryonnaire qui se sont peu à peu territorialisées dans l'espace marseillais, cette colonie réduite va subir une mutation fondamentale à la fin de la première décennie du XIXe siècle, avec l'installation des descendants des dynasties archontales ou « Grandes familles » chiotes. En effet, ces derniers initient un processus de fixation communautaire à l'aune duquel ils vont développer leurs appartenances différenciatrices et constituer un Nous grec, sans que cela les isole au sein de la société marseillaise.
Communauté grecque orthodoxe dont le paradigme identitaire spécifique ne suivra ni les voies de l'assimilation, ni celles du repli sur soi.
Trop souvent qualifiée - à tort - de cosmopolite, la « Génération archontale » (1821-1875) crée à Marseille une dynamique singulière de ses identifications : d'un côté, elle institue un être collectif propre (la Communauté), sorte d'appendice du réseau spatio-temporel hellénique, qui rattache l'ensemble des Grecs orthodoxes de la ville à leurs héritages diachroniques (religion, langue, famille, auto-administration communautaire), de l'autre, parfaitement socialisée dans l'espace phocéen, elle entre dans une phase d'acculturation en adoptant les pratiques de la société marseillaise, mais sans altérer son système de représentations primordiales de longue durée.
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