« La victoire du christianisme marque la fin de la société antique. Avec la religion nouvelle s’achève cette transformation sociale que nous avons vue commencer six ou sept siècles avant elle. Pour savoir combien les principes et les règles essentielles de la politique furent alors changés, il suffit de se rappeler que l’ancienne société avait été constituée par une vieille religion, dont le principal dogme était que chaque dieu protégeait exclusivement une famille ou une cité, et n’existait que pour elle. C’était le temps des dieux domestiques et des divinités poliades. Cette religion avait enfanté le droit les relations entre les hommes, la propriété, l’héritage, la procédure, tout s’était trouvé réglé, non par les principes de l’équité naturelle, mais par les dogmes de cette religion et en vue des besoins de son culte. C’était elle aussi qui avait établi un gouvernement parmi les hommes celui du père dans la famille, celui du roi ou du magistrat dans la cité. Tout était venu de la religion, c’est-à-dire de l’opinion que l’homme s’était faite de la divinité. Religion, droit, gouvernement s’étaient confondus et n’avaient été qu’une même chose sous trois aspects divers. »...
A travers ce livre, nous essayerons de montrer par quelles règles les sociétés occidentales, grecques et romaines, étaient régies ; et l’on constatera aisément que les mêmes règles ne peuvent plus régir l’humanité.
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