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La caverne se compose de trois parties : l’Enfer, le Purgatoire et le Paradis, symboles d’une initiation progressive à la critique radicale de la notion de cause intelligible. Tout l’ouvrage déploie la question de savoir si les célèbres Yahous, imaginés par Swift, sont dotés d’une lueur de raison. L’Enfer étudie l’empire et le destin du calcul, texture et mesure des “causes”. Descartes, Don Quichotte, saint Ignace et quelques autres témoignent d’une histoire cachée du sacrifice rituel. Celui-ci apparaît au cœur de l’évolution de la physique, de Thalès à Einstein. La notion d’idole est réintroduite dans la métaphysique. Le Purgatoire est placé sous la protection d’Homère et de Dante. Le destin de la raison naturelle des Yahous est soumis à une forte purge intellectuelle. Le narrateur, voguant d’île en île, visite tour à tour Scylla, l’île des Innocents, l’île des Disputeurs, des Lotophages, de Médamothi et d’Hélios Hypérion. La métaphysique “cyclopéenne” est observée et moquée en son œil rond. Les personnages qui animent en secret la logique classique se démasquent. L’histoire des mathématiques, tantôt jansénistes, tantôt pélagiennes, est mêlée aux problèmes de la théologie et de l’exégèse sacrée. Une certaine lecture symbolique de l’Odyssée sert de référent constant à une “divine comédie” de la métaphysique occidentale. On découvre, ce dont on se doutait, que la théologie est malade de sa philosophie. Le Paradis raconte comment les philosophes, transportés au paradis de la pensée, où les choses sont enfin des choses et les preuves des preuves, s’initient à l’ironie socratique. Par une exégèse de la mort de Socrate, et par une analyse des actes et des feux de l’esprit, les rapports de la philosophie grecque au christianisme sont soumis à un questionnement nouveau et testimonial. L’ensemble de l’ouvrage développe, dans ses conséquences philosophiques, une anthropologie critique des idoles. La mise en question radicale de l’intelligibilité de la notion de cause, amorcée par Science et Nescience, débouche sur la nuit obscure de la philosophie et sur l’écoute, en elle, d’une vive flamme de la raison.