Vingt ans après ? Le 15 avril 1980, Sartre disparais-sait. Le jour de son enterrement fut la dernière manif de 1968. Sartre quittait la scène et rejoignait les grands morts de la République. Il était le dernier des maîtres de la pensée française. L'enfant des Mots et le père de Roquentin prit congé avant l'arrivée de la gauche au pouvoir. Qu'aurait-il pensé des années Mitterrand ? Qu'aurait-il dit de la mondialisation néolibérale et du ralliement de la gauche à la société de marché ? Sartre était un écrivain, un philosophe et non un homme politique. Il était un intellectuel total, libre, un insoumis qui ne se rallia jamais à la cause des gouvernants. Il était un homme engagé dans son temps et dans l'histoire de son pays. Ce livre n'est ni un panégyrique, ni une critique de son œuvre, mais une invitation à la redécouvrir, et à la lire, à l'aune des leçons du siècle qui s'achève. Il s'appuie essentiellement sur L'Idiot de la Famille (1971), tout en revisitant l'ensemble des écrits politiques et littéraires de Sartre. C'est un essai raisonné sur le socialisme et la liberté, un plaidoyer en faveur de «l'universel singulier» qui n'est autre que la liberté individuelle telle qu'elle s'exprime par-delà les déterminations historiques et les aléas de l'Histoire. Contre les lieux communs dont la légende affuble l'auteur des Situations, cette étude ouverte et généreuse parie pour le retour de «La Cause de Sartre».
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