Jusqu'à aujourd'hui, le mythe de Paris est resté le mythe urbain par excellence. Paris, la «capitale du XIXe siècle», devient en même temps la capitale d'une civilisation universelle sous le signe de la modernité ; elle invente ses formes de vie, ses formes de conscience et ses formes d'art.
Karlheinz Stierle, qui enseigne les littératures romanes et la théorie de la littérature à l'université de Constance, montre comment s'instaure un discours sur Paris dans la littérature. Retraçant le développement de ce discours, il parcourt une série d'œuvres littéraires révélatrices, depuis Rousseau jusqu'à Baudelaire, chez qui la représentation de la ville atteint un point culminant. Langue et ville, réalité et imagination, matérialité et conscience se relient : la conscience de la ville a trouvé son langage.
«J'aime les livres de critique qui s'ordonnent dans un grand parcours bien scandé. J'aime aussi que ce parcours, s'il explore des objets du passé, vienne éveiller en retour une inquiétude sur notre présent. J'aime surtout que les méthodes élaborées par les sciences humaines trouvent leur champ d'application dans un domaine concret auquel peuvent s'attacher des intérêts qui ne se confinent pas à la seule vie intellectuelle. Et qu'ainsi le savoir communiqué par la critique sur des œuvres et des moments éloignés aide les lecteurs d'aujourd'hui à s'orienter dans leur monde à eux. La capitale des signes de Karlheinz Stierle est l'un de ces livres.»
Jean Starobinski
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