«Une ombre hante le monde poétique de S. Reichmann, celle d'une mer intérieure qui paradoxalement, dès qu'elle apparaît, illumine. Cette mer intérieure gît sous le sol roumain de l'enfance et de la jeunesse du poète, l'inquiétante nappe phréatique de l'origine peut-être, la réplique invisible de la Mer noire ou la langue elle-même à laquelle l'auteur a dû renoncer en quittant son pays...
A l'intérieur de chaque mer, il y a une autre mer. L'identité se dissout peu à peu; la langue banale connaît une "disparition programmée". Cependant, cette disparition s'avère nécessaire si l'on veut sortir du labyrinthe de l'exil, ... et l'image permet de circuler entre l'Ancien et le Nouveau, d'échapper à l'infinité des mers qui s'emboîtent, et d'accéder au "déchiffrement" de son histoire. L'image libère l'homme qui écrit, comme celui qui lit, de l'errance... La mer qui circule dans les poèmes de S. Reichmann, charrie les fausses identités, les miroirs par nature interchangeables, les mots "familiers" qui se ressemblent tous. Mais le labyrinthe a son point vulnérable, le poème lui-même, l'imagination dédaléenne, il existe cette merveilleuse "plume blanche" qui vole au-dessus du labyrinthe, cette image oiseau par laquelle le labyrinthe fait place à la connaissance...
Cette mer est une femme et elle le cite à comparaître.» Gérard Augustin
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.