Ma mère se suicidait souvent.
Ainsi commence la confession d'un jeune adulte qui ne se remet pas de la séparation d'avec sa mère, survenue en bas âge. Ses propos vibrent d'une rage contre ceux qui la lui ont arrachée. Sa mère devient sa véritable obsession, il pense l'avoir enfin localisée à Sherbrooke. Mais saura-t-il se faire accepter par celle qu'il a tant idéalisée ?
D'où vient que le récit de cet homme manipulateur, sans pitié, accro aux jeux et à la pornographie, touche profondément le lecteur ? David Goudreault, grâce à son écriture inventive et colorée d'un humour mordant, sait partager l'empathie poétique qu'il a pour son protagoniste. On s'émeut des observations et pensées bancales du marginal, on rit de ses références littéraires approximatives lorsqu'il cite à tour de bras Platon, Shakespeare ou Coluche...
Ce magnifique premier roman révèle un monde dur, qui abandonne à lui-même un jeune homme avec lequel il n'a jamais su communiquer. Un anti-héros dont la bruyante solitude nous bouleverse.
« Il me fallait de l'argent. Pour mon automédication et pour acheter des fleurs à ma mère. On ne se pointe pas chez les gens les mains vides. Il faut des fleurs ou une arme, c'est documenté. »
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