Peu lu en France, le poète Wilhelm Müller (1794-1827) a publié en deux recueils les cycles que Franz Schubert mit en chant et en musique en 1823 puis 1827 ; il est ainsi un poète très écouté. Il plaçait lui-même ses écrits, qui ont influencé notamment Heinrich Heine et inspiré d'autres compositeurs, sous le signe lyrique, par leurs thèmes (le voyage, l'écoulement, l'évanescence) et par son espoir explicite qu'ils fussent réalisés mélodiquement. Au retour continuel de l'eau fuyante correspond dans La Belle Meunière le cycle de la roue du moulin (Müller signifiant moulin en allemand, l'auteur suggère une allusion empreinte d'une auto-ironie poignante). Seul, l'amant est submergé par cet univers permanent qui l'engloutit ou le voue à l'errance tourmentée du Voyage..., promise cependant à la réconciliation mystérieuse du « vielleux ». Appel au chant où résonneront ces confidences oubliées...
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