«Il ne vaut la peine d'écrire des livres que si on a franchi la dernière
frontière de la honte ; l'écriture est quelque chose de bien plus intime
que le lit, pour moi en tout cas.»
Passé à l'Ouest en 1958, l'écrivain Marek Hasko, idole de sa
génération, véritable «James Dean polonais», se voit aussitôt
calomnié par le régime communiste. Pour une poignée d'amis
qu'il a laissés en Pologne, il décide alors de s'expliquer et entreprend
d'écrire le récit de sa vie fulgurante. Mêlant souvenirs et «invention
vraie», La Belle Jeunesse commence aux premiers jours d'indépendance
d'un mauvais élève, espiègle et débrouillard. Chauffeur routier
à seize ans, puis apprenti reporter en entreprise (un membre du parti
voudrait faire de lui un délateur), il est propulsé dans le monde des
lettres par quelques vampires mâles et femelles - qui espèrent se
revivifier du sang d'un beau jeune homme irrespectueux. À cent lieues
du réalisme socialiste, ses nouvelles font fureur, les cinéastes s'en
emparent, mais la censure se réveille et promet de mettre un terme
à sa carrière. Le coeur brisé par un chagrin d'amour, se croyant un
homme fini, il arrive à Paris et découvre que les victimes du communisme
n'intéressent personne. Seuls les salauds repentis trouvent
audience et prébendes. Comment survivre dès lors ? Hlasko, qui a
tout essayé, n'est pas avare de ses tuyaux : jouer les fous en Allemagne,
les proxénètes ou les manoeuvres en Israël, et, en tous pays, aller
parfois en prison pour bagarre et ivrognerie, le temps de se remplumer
et de réfléchir à un prochain livre.
«Un écrivain autodidacte incroyablement doué pour la narration et le
dialogue... un rebelle-né, un troublemaker au charme immense.»
Roman Polanski
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