La beauté de l'absent
« Un autoportrait, peint ou rendu par les mots, est toujours une vérité masquée dans le langage. Le masque d'une initiation à une quête dont il faudrait composer l'arrangement des signes, afin de se révéler à soi comme un étranger », disait Khatibi dans Le Scribe et son ombre. Il savait bien que la vérité sur soi n'est pas évidente et qu'elle s'entreprend comme travail, invention, vision, distance intime. L'écrivain, décédé le 16 mars 2009, s'était livré à Hassan Wahbi avec beaucoup de grâce et de finesse sur les grandes questions de sa vie et ses champs d'intérêt en sociologie, littérature et art. C'est une passionnante méditation sur soi et ses aboutissements qui met en rapport les savoirs et les cultures avec le cheminement de l'individu, la formation de son esprit, l'affinement de son regard et qui s'appuie essentiellement sur sa vision du multiple et la destinée de l'écriture. Khatibi menait l'entretien droit à l'essentiel dans un mélange d'élan et de retenue, d'enthousiasme et de gravité, de poésie et d'élégance de la pensée, de clarté et de mystère. Là, l'expression des réponses est à la fois art du don et du ravissement. Mémoire à partager comme rémanence de toute une vie traduite par les oeuvres, dans les oeuvres.
L'auteur du livre a fait suivre cet entretien, interrompu par la disparition de Khatibi, d'un hommage à l'écrivain pour manifester son amitié intellectuelle, sa conviction d'un lien silencieux qui fait du lecteur le témoin sensible d'une oeuvre et de la littérature le lieu des « affinités actives » et du partage du sensible.
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