Hector Poullet et Jude Duranty, deux militants du créole, ont décidé de s'associer autour d'un projet : explorer dans leur langue respective la comparaison.
Sans se prendre pour des « konparézon » au sens créole du terme ils nous font découvrir que les deux créoles n'utilisent pas le même mot pour le terme comparaison lui-même. En créole de Martinique, « siparézon » d'après le Dictionnaire créole martiniquais-français de Raphaël Confiant est un archaïsme. En créole de Guadeloupe « konparézon » a deux acceptions : il signifie hautain mais aussi comme en français comparaison. Chaque créole a ses propres comparaisons. Par exemple :
Plat kon an do ravèt. (Plat comme le dos d'un cafard) (M).
Plat k'on sèl a motosiklèt. (Plat comme la selle d'une moto) (G).
Nos deux auteurs vont passer en revue 330 comparaisons soit 142 pour la Guadeloupe et 188 pour la Martinique.
La poésie est le mode littéraire idéal pour l'exercice de la métaphore mais aussi de la comparaison. Ainsi S. Rupaire nous propose-t-il celle-ci :
« Kyè an-mwen ka débwété kon mokozonbi a pat fòl » (Gran parad, ti koul baton de S. Rupaire).
L'art de la comparaison est universelle. Les comparaisons en langues créoles de la Guadeloupe et de la Martinique que nous présentons ici sont une illustration du « lyannaj », du lien de solidarité, entre « diversalité » et « universalité ». La comparaison est pour ainsi dire « unidiverselle » !
Les deux auteurs invitent jeunes et « matrité » moins jeunes, à découvrir, voire redécouvrir les similitudes mais aussi les différences entre les deux langues.
Ladjé kò zot adan ! (M) / Bay adan ! (G) : allez-y !
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.