De Khalil Bey, l'histoire de l'art aura surtout retenu et longtemps perpétué - grâce aux travaux de Francis Haskell, Bernard Teyssèdre, Michèle Haddad, Enis Batur ou Thierry Savatier - qu'il fut un collectionneur d'art météoritique dans le Paris du Second Empire, amateur de la peinture de Théodore Rousseau, Jean-Léon Gérôme, Alexandre Decamps ou Eugène Delacroix, mais aussi de J.-A.-D. Ingres dont il posséda Le Bain turc ou de Gustave Courbet auquel il acquit notamment le sulfureux Sommeil (dit aussi Les Deux amies ou Paresse et luxure) et dont il détint, le premier et presque secrètement, L'Origine du monde. Mais, au-delà de ces détails, parmi les plus saillants d'une vie tumultueuse, la biographie et la personnalité de Khalil Bey ont été, sans relâche, confrontées à la légende qu'ont suscitée les éclats d'une existence fastueuse constituée en véritable geste et une fortune critique passée au filtre de l'orientalisme comme imaginaire occidental.
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