Flaubert est, depuis Madame Bovary et pour l'éternité, l'inventeur génial de l'impersonnalité ironique - ouvrant la voie, avec Baudelaire, à notre modernité littéraire. Mais il y eut, avant le roman-culte de 1857, un Flaubert qui, dès l'adolescence, a écrit à la première personne, a sincèrement exprimé, avec une intense éloquence, ses convictions, ses émotions, son désir d'absolu ainsi qu'une inextinguible mélancolie, hantée par l'idée de la mort. Ce premier Flaubert dit « je », mais avec autant de force et de maîtrise que le maître-styliste de la maturité. Quatre de ces textes de jeunesse sont réunis ici : les plus autobiographiques, les plus profondément introspectifs, les plus bouleversants. Ils révèlent, non pas un Flaubert apprenti écrivain, mais un autre Flaubert, inconnu ou dédaigné, qui est déjà pleinement Flaubert et fait rêver à ce qu'aurait pu devenir la littérature française, sans l'ironie spleenétique qui l'a étreinte et pétrifiée au milieu du XIXe siècle.
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