Le 12 décembre 2005, la commission pluridisciplinaire des
mesures de sûreté, chargée d'évaluer la dangerosité des condamnés en
fin de peine, était créée. La loi du 25 février 2008 créa quant à elle la
rétention de sûreté et la surveillance de sûreté.
Une nouvelle architecture juridique se met ainsi en place, avec
comme pierre angulaire, le concept de dangerosité. D'une justice de
responsabilité, nous passons, selon l'expression de Robert Badinter, à
une justice de sûreté. La notion de risque vient quant à elle parasiter le
fonctionnement de la justice pénale puisqu'il s'agira à la fois d'éviter
le risque de récidive et le risque pour l'institution de ne pas prononcer
l'une des multiples mesures de surveillance et de contrôle. La responsabilisation
des acteurs est bien l'expression de l'influence néolibérale
anglo-saxonne grandissante en Europe.
Cet ouvrage pluridisciplinaire est une compilation de vingt-trois
entretiens réalisés avec magistrats, avocats, psychiatres, membres de
commissions pluridisciplinaires et syndicats. Les extraits sélectionnés
et reconstruits sous forme de tables rondes virtuelles, permettent de
comprendre comment les professionnels, dans la diversité de leurs
fonctions, sont confrontés à ces nouvelles problématiques d'une justice
de sûreté, symbole du nouveau paradigme de la société de sécurité.
Justice de sûreté - Gestion des risques - Rétention de sûreté - Commission
pluridisciplinaire des mesures de sûreté - Dangerosité - Expertise -
Soins obligés - Place des criminels dans la société.
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