Et si les bâtisses pouvaient parler ? Par exemple le palais de justice de Bénipurain, ville endormie située quelque part au centre de la carte judiciaire... On en entendrait des histoires salées, et salaces. On découvrirait que nos existences de contrevenants, d'accusés, de divorcés, d'enfants malmenés ou de plaideurs confiants, bref, nos vies, se heurtent aux murs d'une administration miséreuse et mesquine. Pire, on risquerait de contempler le vrai visage de ceux qui nous jugent. Au risque d'en rester pétrifié...Ce roman au vitriol met en scène des magistrats blasés, flanqués de hiérarques carriéristes évoluant au sein d'un personnel qui élève la médisance au rang d'art pour lutter contre l'ennui, mais aussi : un juge des enfants cédant à ses basses pulsions, un juge d'instruction abusant des médicaments légaux, une juge aux affaires familiales esseulée et franchement dépressive, en clair, un univers en pleine décrépitude, comme le palais qui les abrite tous.Une intrigue médiatico-policière accompagne cette description très crue, sous la forme d'une d'enquête qui sert à une implacable démonstration : la déshumanisation de notre justice est achevée. La dernière tranche de travaux est entamée ! Mettez un casque de chantier et suivez le guide : l'auteur, Laurent Lèguevaque, ancien magistrat démissionnaire " de son plein gré ", est justement du bâtiment.
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