Journal d'Ovaine
J'accélère la lumière, je l'empêche de noircir
Ovaine est paludéenne. Un peu fada aussi, comme les fées. Elle prend feu à l'automne 2005, à la surface sulfureuse d'une conche du marais poitevin, sous un clair de pleine lune comme il se doit. Ce feu follet encore humide pèse déjà de toute sa personne, puisque son journal débute là, dans une des cabanes de Sansais.
À la fin de l'hiver, une poupée montre ses jambes brisées au fond d'une boutique parisienne. Saisie par la beauté du visage, je l'achète. Elle incarnera désormais Ovaine, au sein du Pergonicaspop, compagnie de théâtre poétique et musical créée en 2004 ; elle lira certains soirs son Journal, sur une balançoire.
En 2007, au cours d'une métamorphose imprévisible, Ovaine devient un personnage farcesque et tragique qui décline en 108 contelets ses Vies, ses Malheurs, ses Ires, aux éditions Hermaphrodite. Tandis que les contelets continuent de se multiplier en douce, le Journal reprend cinq ans plus tard en 2010 au cours d'un nouveau séjour dans les marais poitevin et bigouden.
Ovaine est palustre. Ses marais communiquent cependant avec la mer ; par-dessous la terre, l'eau douce à l'eau salée se mêle. Dame du lac ou sirène, Ovaine survit à ses métamorphoses pour traverser le monde et naufrager la mort. Son temps lui est conté.
Qui sait si Ovaine remontera à la surface pour troubler l'eau à nouveau ou replongera pour explorer d'autres abysses ?
Tristan Felix, 9 février 2011
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