Aimé, étudié et honoré par des réalisateurs cultes tels que Truffaut, Wenders, Almodovar et Scorsese, Johnny Guitare est un film qui échappe heureusement au culte des musées, ne vieillit pas et plus de soixante-dix ans après sa première vision sait encore parler au public contemporain avec des thèmes toujours à l'ordre du jour (l'intolérance, le culte de l'oppression, la démocratie mise en péril). Un western mystérieux et extravagant, mais aussi libérateur, anarchique, voué à l'utopie, marqué par les poisons du contexte politique dans lequel il est né (guerre froide, maccarthysme) mais surtout par la détermination farouche de la protagoniste, Vienna (Joan Crawford), qui ne cesse d'évoquer son désir d'avenir bien qu'elle soit haïe, persécutée et marginalisée. Un destin, le sien, qui ressemble en partie à celui du réalisateur du film, Nicholas Ray, toujours incapable de trouver un accord avec les producteurs et par conséquent destiné à perdre la partie avec le diable (le succès, l'argent) avant même de commencer à jouer. Johnny Guitare est un western qui n'a pas grand-chose à voir avec les règles du genre mais qui renferme la flamme très vive de la magie du cinéma.
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