Essayer de restituer la pensée, non pas d’un, mais de deux auteurs constitue un exercice assez singulier. Cela suppose, en effet, de rendre compte de leurs travaux communs, tout en intégrant ce que chacun peut avoir de spécifique. Cela étant, l’apport de John Seely Brown et Paul Duguid réside moins dans l’accaparement d’un quelconque objet de recherche, auquel on associerait immédiatement leurs noms, qu’à leur positionnement dans un champ de connaissances déjà constituées. Rendre justice à ces deux auteurs c’est donc reconnaître que leurs travaux, qui reposent sur un socle théorique pluridisciplinaire (informatique, sociologie, didactique, sciences de gestion), concernent l’acquisition et la création de connaissances professionnelles. Au fil de leurs écrits communs, les auteurs tentent ainsi de répondre à trois grandes interrogations : comment prendre en compte les situations et les contextes dans l’acquisition des savoirs ? Comment créer et s’appuyer sur un savoir collectif ? Comment faire jouer l’innovation dans le développement des entreprises ? Leurs réponses servent de trame à la structure de cet article. Ainsi, nous analyserons d’abord leur conception de la prise en compte de l’action située dans les processus cognitifs et d’apprentissage (1), puis la place qu’ils accordent aux communautés de pratique (2), et enfin, leur tentative d’équilibration entre créativité et structuration au sein des entreprises dans le cadre de l’impulsion des processus d’innovation (3).
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