Située sur la moyenne vallée de la Dordogne, au coeur de l'ancienne province du Périgord, dans la généralité de Guyenne, Bergerac offre un cas d'étude exemplaire mais singulier du pouvoir des familles dans les villes moyennes du Sud-Ouest, à la fin de l'Ancien Régime, entre Révocation et Révolution.
Dans cette ville dominée politiquement et économiquement jusqu'en 1685 par des familles protestantes, la monarchie se trouve dans l'obligation, à la fin du XVIIe siècle, de promouvoir de nouvelles élites municipales, catholiques. Ce contexte particulier favorise l'ascension d'un petit nombre d'hommes appartenant à quelques réseaux familiaux aux ramifications tentaculaires. Ces familles, qui monopolisent le pouvoir municipal pendant de longues années, sont essentiellement bourgeoises. Celle des Gontier de Biran émerge du lot commun par son niveau de fortune et par son poids politique local et régional. Elle fournit à la ville un maire sur deux pendant tout le XVIIIe siècle et confisque à son profit d'autres lieux de pouvoir. Si elle n'a pas de véritable stratégie de carrière nationale, elle assure localement le relais entre le service de l'État et le pouvoir des familles les plus notables dont elle est l'émanation. À la fin du siècle, l'un de ses fils, le philosophe Maine de Biran, concrétise sur le plan national les ambitions intellectuelles et politiques de la « dynastie ».
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