Avant le plan Schuman du 9 mai 1950 et l'unité européenne, Jean Monnet a été confronté aux relations économiques internationales. Pendant la Première Guerre, il invente les mécanismes du commerce et du financement international de guerre au profit des alliés. Il acquiert des compétences qui lui permettent de participer aux décisions économiques et monétaires internationales et intereuropéennes, dans le cadre de la SDN, dont il devient Secrétaire général adjoint ou comme financier privé, attaché à une banque d'affaires américaine. Il contribue à la remise en ordre des finances autrichiennes, de l'économie de la Haute-Silésie, et des monnaies polonaise et roumaine, voire même française. Il est invité à lancer la modernisation de la Chine de Tchang-Kaï-chek.
Cependant, Monnet, qui n'est pas un Keynes français, cherche à mettre l'économie au service des collectivités humaines en inventant le premier Plan de modernisation et d'équipement français. Il propose une gouvernance « fédérale » du marché, et veille au développement des potentialités des traités de Rome telles que le système monétaire européen, ou « le gouvernement européen » incarné par le Conseil européen. Monnet ne conçoit pas l'économie sans régulation. Proche de Wall Street et des banquiers centraux, il n'est pas un financier sans conscience puisqu'il quitte la banque au nom de l'intérêt général à partir de 1938 pour mettre son expérience et son réseau au service de la France, des Alliés et de l'Europe. Il cherche toujours à développer les idées qui grandissent une communauté humaine et non celles qui la divisent.
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