« Il s'asseyait ici, Ausone, tout près / peut-être de là où j'écris à présent, et il pensait / à sa jeune esclave / la blonde et pâle Bissula, / et il relisait en pleurant doucement / les poésies d'amour / écrites au temps lointain / pour elle. » Giuseppe Conte est à Bordeaux lorsqu'il compose une grande partie de ce recueil, Ferite e rifioriture. Il habite « rue de la Prévôté, derrière Saint-Seurin », là-même où le poète latin du IVe siècle avait sa maison. « Âgé, à présent, tu avais l'intuition / qu'il y a un savoir qui ne se trouve pas / dans les bibliothèques, ou dans les pages / et que l'Empire désormais si instable / s'effondrerait. »
Quand il publie ce livre, en 2006, Conte a déjà derrière lui une oeuvre considérable qui aborde aussi bien le roman que la poésie, l'essai que le théâtre. Traducteur, il a travaillé à faire connaître ces grands poètes de la vie et de l'amour que sont, comme lui, Walt Whitman et D. H. Lawrence. Déjà, en 1988, son quatrième recueil, Le stagioni (Les saisons), a été distingué par le prestigieux prix Montale. Près de vingt plus tard, Ferite e rifioriture, couronné par le prix Viareggio pour la poésie, situe son oeuvre comme l'une des plus représentatives de l'Italie d'aujourd'hui.
Pour la présente édition, Giuseppe Conte a écrit une préface nouvelle où s'exprime toute sa poétique : « Donner voix à ce qui n'a pas de voix, faire voir l'invisible dans le visible, dialoguer avec ceux qui ont disparu, murmurer à son âme, voir l'Amour qui meut toutes choses, Homère, la mer, le soleil, et nous aussi. Tout cela, humblement, j'ai essayé de le faire dans ce livre qui se présente aujourd'hui aux lecteurs français. »
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