Je ne pense plus voyager
Prenant comme point de départ des éléments nouveaux découverts sur Madani, complice de l'assassinat de Charles de Foucauld (1858-1916), et sur un certain commandant Florimond, qui l'interrogea trente ans après les faits, François Sureau tente de relire l'itinéraire de Charles de Foucauld à la lumière du dénuement extrême dans lequel il a choisi de finir ses jours au milieu du désert.
Tout entier abandonné à Dieu, n'ayant converti personne, lâché par l'institution religieuse à la fin de sa vie - c'est la radicalité de Foucauld qui intéresse François Sureau. Radicalité de cet homme qui a grandi dans une famille où dépression et foüe de ses parents marquèrent profondément son enfance. Radicalité de sa vie de noceur et d'officier, qui s'oppose à l'extrême pauvreté de ses derniers jours. Radicalité de ce religieux qui s'intéresse aux tribus d'Afrique du Nord, en recueille les poèmes et la langue, quand les colons ne les considèrent que comme des ennemis. Radicalité encore de celui qui voyagea en Afrique du Nord dans un déguisement de rabbin. Radicalité enfin de sa lecture des évangiles, dont il retient la figure de Jésus, parfait anonyme à Nazareth, qui travaille de ses mains et ne prêche pas encore.
Après Inigo et Le chemin des morts, François Sureau signe un nouveau récit de vie, où échecs, creux et manques valent plus que hauts faits et triomphes.
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