La rose des vents est un outil d’orientation qui indique les points cardinaux. C’était une figure à quatre, huit et jusqu’à trente-deux directions dont les marins grecs de l’Antiquité usaient déjà pour s’orienter lorsqu’ils naviguaient loin des côtes. Elle était très présente au Sénégal, terre la plus à l’ouest du continent africain, où par le passé de si nombreux navires ont accosté, et qui fut aussi, de façon plus glorieuse, la première terre d’atterrissage des pionniers de l’aviation comme Mermoz...
Dans ce récit, cette figure d’orientation tient une place symbolique que l’on approche inexorablement sans le savoir, à l’image d’une narration qui prend la forme de la recherche d’un itinéraire perdu.
Le lecteur est entraîné dans une expérience inouïe qui consiste, après plus d’un demi-siècle d’oubli, à tenter de retrouver un passé perdu dont les seuls témoins sont des mots conservés dans la mémoire d’une enfant de dix ans qui avait fini par les oublier et qui reviennent peu à peu à la conscience. Il devient le témoin d’une expérience de vie et d’écriture encore jamais tentée.
Le monde qui en surgit est celui de la dernière décennie d’un passé colonial qui prit fin avec l’indépendance de ce pays le 4 avril 1960. L’auteure pose un regard sans tabou sur le passé de cette fin de colonie vécue par une enfant de dix ans.
Monique Legrand est née à Dakar, sa terre d’Afrique où elle trouva et puisa l’eau précieuse de son africanité. La France fut une terre d’accueil où elle trouva sa résilience dans l’étude des langues et cultures de l’Antiquité. Agrégée de lettres classiques et auteure d’articles et d’ouvrages sur l’Antiquité, elle s’est attachée à mener une réflexion et une action de terrain pour concilier la mémoire des cultures dans toute la richesse de leur expression.
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