Mathilde Roux écrit et fabrique des images sur son site, c’est Quelque(s) choses(s) – oui, réellement. Ceux qui goûtent à son écriture attrapent au vol un peu de légèreté, de la virevolte, du tangible, et des bruits de pas obstinés avec des pointes de sérieux qui dépassent. Son J’ai l’amour est un peu mouche du coche. Il nous suit, comme dans ces dessins animés où un personnage porte constamment au-dessus de sa tête un nuage ou une ronde d’étoiles. Il vaque à ses occupations, mais J’ai l’amour rapplique et lui tourne au-dessus du crâne, léger-léger, une ritournelle moqueuse, parfois triste ou un peu nostalgique, multicolore. Ce pourrait être un exercice de style, brillant, divertissant, mais non (ou pas seulement) avec nos mots, mots de partout, songes et réclamations, chansons reçues à l’improviste, assis dans l’autobus, écoutant la radio, feuilletant un magazine. C’est beau, comme un appel incontournable, comme une urgence. C’est délicat, ça ne se martèle pas, mais ça ne s’oublie pas. Parce que ça ne prévient pas et c’est trouvaille, étonnements, et puis on se retourne, il y a un souffle, du cœur dedans, de l’ample. Lisez-le à voix haute aussi, l’effet que ça fait. Voilà ce que c’est J’ai l’amour– et c’est Quelque(s) choses(s).
CJ
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