Jacques Hassoun, dans une délicate impudeur, n'a jamais cessé de
se dévoiler dans ses élaborations théoriques. À lire ses livres et
articles, on ne peut qu'être sensible aux mouvements de sa pensée
marquée par une infatigable reprise, à la lumière de la psychanalyse,
de tout ce qui l'a constituée. Ses réflexions se sont nourries en
permanence de la reprise dialectique de son histoire dans l'Histoire.
Les termes d'auteur et d'acteur pourraient le qualifier. Auteur, il n'a
jamais cessé d'écrire sa vie de sujet et de citoyen, sa vie d'homme sujet
de l'inconscient et du politique. De même, il n'a jamais cessé d'en être
l'acteur - celui qui acte -, que ce soit dans le domaine social ou
politique.
Traversant la diversité des thèmes, émergent de l'écriture de J.
Hassoun des mots récurrents - des signifiants - qui témoignent de ses
préoccupations fondamentales. Pour n'en retenir que quelques-uns,
citons : contrebandier, passage, langue, exil et passion.
Les différents champs que J. Hassoun parcourt ne viennent pas
simplement en illustration, appui ou référence. Ils se croisent de
manière à constituer des points de nouage pour élargir ou
approfondir sa recherche et témoignent de la démarche intellectuelle
d'un homme qui se laissait angoisser par le politique.
Conformément au titre d'un de ses livres (Les contrebandiers de la
mémoire), J. Hassoun apparaît lui-même comme un contrebandier.
Contrebandier-braconnier, passeur d'invisible ou chasseur de leurres
hors saison, c'est dans cet inconfort et cette non-conformité assumés
qu'il trouvait raison à privilégier Éros plutôt que Thanatos, à
poursuivre son travail et à en rendre compte.
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