Vient-on en Israël pour s'unir ou pour s'affronter ? Pour se guérir ou pour se meurtrir ? Laïcs contre ultrareligieux, rationalistes contre messianistes, pacifistes contre nationalistes, philosophes contre mystiques : ces fractures sont plus béantes que jamais dans la société israélienne. À son image, la Diaspora se déchire aussi, écartelée entre ceux qui soutiennent l'ultranationalisme et ceux qui l'accusent de trahir les valeurs morales du judaïsme.
Des premières heures de 1948, qui virent se combattre la droite et la gauche sionistes, l'Irgoun et la Hagana, les frères ennemis Menahem Begin et David Ben Gourion, jusqu'à l'assassinat d'Itzhak Rabin, le 4 novembre 1995, par un jeune fanatique juif, le destin d'Israël se poursuit en ligne brisée. Autant le danger extérieur unit l'État hébreu, autant les divisions intérieures le minent, comme il y a deux mille ans. C'est affaiblie par la guerre civile que la Judée antique tomba sous les coups de Rome. Durant l'exil et malgré les persécutions, les disputes morales, philosophiques et religieuses n'ont cessé depuis de marquer l'âme juive : choisir la raison de Maïmonide ou le mysticisme de la Kabbale ? La dévotion du hassidisme ou l'universalisme de la Haskala, le mouvement juif des Lumières ?
Mêlant l'Histoire, le reportage et la confidence, Martine Gozlan explore les arcanes du conflit judéo-juif. Des collines de Samarie aux pages du Talmud, dans l'ombre de la Shoah qui obscurcit la lucidité des choix, mais dans l'attente du Tikkoun qui répare les mondes brisés, elle raconte la « désunion sacrée » des deux Israël.
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