Il ne fait pas bon provoquer la haine des Anglais avec des discours pro Irlande...
ILS ETAIENT DEUX. Deux hommes à forte carrure qui ne donnaient pas envie d’approcher du mur. Malgré le crachin qui persistait depuis une paire de jours.
Leurs silhouettes sombres se distinguaient nettement. Tout de noir vêtus, cagoulés, armés de fusils d’assaut qu’ils pointaient vers le ciel. Le genre de types qu’on n’aurait pas aimé croiser dans la rue un soir sans lune. Léo leur faisait face. Bouche bée. Figé par ce climat qui transpirait la bêtise guerrière, tout ça à une heure de vol de Plouguer. C’était donc ça l’Irlande ? Un coup de coude le fit sursauter.
— Impressionnant, pas vrai ?
Léo se retourna. Il avait presque oublié la présence de Sean. Sans lui laisser le temps de répondre, son ami irlandais poursuivit, désignant ces peintures murales à l’aide de la canette de bière qu’il avait à la main :
— Tu vois, des fresques comme ça, tu en trouveras partout sur les murs de Shankill Road. Dans ce quartier de bâtards protestants, chaque groupuscule y va de son hommage aux « fiers » patriotes qui combattent pour l’Union. Patriotes, kiss my ass ! Des poules mouillées qui ont oublié d’où ils venaient. Mais ici, Léo, c’est le fier royaume d’Erin, pas l’Angleterre.
Le conflit en Irlande a duré trop longtemps pour ne pas avoir laissé de cuisants souvenirs qui ne demandent qu’à se raviver. La signature des accords de paix ne vaut pas pour les blessures intimes. Léo Tanguy va devoir tirer son pote Sean d’une bien délicate situation.
Réédition numérique de cette enquête du cyber journaliste Léo Tanguy publiée antérieurement aux éditions Coop Breizh.
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