Cet essai monographique explore la figure inclassable, fantasque, déroutante et emblématique du monde de l'art contemporain des années soixante qu'est Iris Clert.
Sa postérité repose sur la place considérable qu'elle a tenue dans la promotion de l'oeuvre d'Yves Klein et dans l'émergence du groupe d'artistes des Nouveaux-Réalistes. Pourtant, Iris Clert n'est-elle pas la première galeriste à avoir proposé au public parisien des oeuvres d'Ad Reinhardt, Lucio Fontana et Leon Golub ? Puis, à force de renouveler et de transgresser les méthodes et pratiques habituellement assignées à sa profession, n'annonce-t-elle pas l'élan pris par l'art vers la participation et l'événementiel ? N'est-elle pas à l'origine de véritables politiques culturelles ? N'a-t-elle pas été elle-même une artiste ? Aussi, à force de se raconter et de s'identifier à l'art, n'a-t-elle pas tenté de se construire une mythologie personnelle, afin d'apparaître telle l'oeuvre de sa galerie ?
Faire de l'art une attitude de vie, provoquer, scandaliser, formuler des revendications ambiguës, se jouer des normes, se fier à son instinct plus qu'à la raison, être partout sans limites... voici les ambitions d'Iris Clert, elle qui affirmait : « J'ai un destin, je suis la messagère des dieux, donc des artistes ! »
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