«Henri était fiancé. Il avait vingt-quatre ans. Il sortait de
Polytechnique. Il devait se marier dans un an. Les ingénieurs se
marient souvent de bonne heure, surtout s'ils sont militaires.
"Le mariage est un pari que je ne voudrais pas perdre, reprit
Henri sombrement.
- Qui le voudrait ? Qui veut perdre aucun pari ? dit Mathilde.
- Il faut limiter les risques..., dit Henri. L'intuition ne suffit pas.
- Tout le monde peut se tromper.
- Maman n'a pas tort, Henri, on peut prendre des précautions.
- Précautions, quel mot affreux !
- Ne jamais épouser une Américaine, par exemple."
La fiancée d'Henri était américaine.»
Nous sommes à Paris, en mai 1968. Henri Lebleu, élève de
Polytechnique, fait la rencontre d'Iphigénie Vanderbilt, une
jeune beauté américaine éprise de littérature française. Un an
plus tard, les deux amants décident de se dire «oui» pour la
vie. Chronique drôle et enthousiaste, Iphigénie Vanderbilt
retrace quarante ans d'histoire franco-américaine comme on
tourne les pages d'un album de famille. En fin observateur des
moeurs contemporaines, Éric Deschodt livre, dans cette
chronique du temps qui passe, une remarquable fresque sur
la tolérance.
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