Une mère demande à ses enfants d'oublier leur prénom. Ils doivent, dit-elle, ne plus jamais le prononcer ni même y penser, mais en choisir un autre afin
d'échapper au danger qui menace leur vie. Dans une
villa ayant appartenu à leur père, au milieu d'un vaste
jardin cerné de hauts murs, les trois enfants vont
passer un temps infini, enfermés, coupés du monde
mais heureux. Leurs nouveaux prénoms sont issus
d'une encyclopédie des sciences : des noms de pierres
choisis au hasard - prénoms sous le signe desquels ils
reconstruisent leur identité.
Arbres immenses, ruisseau ténu et chants d'oiseaux :
les saisons passent, les vêtements cousus par leur
mère sont trop petits, les ailes de coton et de laine
qu'elle a fixées dans leur dos ne les gênent pas. Opale,
Ambre et Agate grandissent en harmonie mais la dissonance vient de l'extérieur, un colporteur entre dans
le jardin.
Un livre majeur, une puissante métaphore de la ré-
silience de l'enfance, cette capacité à préserver l'amour
filial en tenant la peur à distance. Ode à l'imaginaire
- traversé comme toujours dans l'oeuvre d'Ogawa par
la présence animale, muséale et musicale -, ce roman
se place sous le signe des pierres et tout particulièrement de l'ambre, dans lequel se loge la trace de ce qui
n'est plus.
L'oeuvre de Yôko Ogawa, aujourd'hui mondialement connue,
est publiée en France par Actes Sud. Ont paru récemment :
Petits oiseaux (2014), Jeune fille à l'ouvrage (2016).
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