« Les nouvelles frontières ne sont pas géographiques, ni naturelles. Elles sont économiques, politiques et culturelles. Elles isolent ceux qui œuvrent au bon fonctionnement du système et ceux qui sont conscients de la nécessité de sa transformation radicale. Si cette conscience se transforme en actes de sécession, mêmes modestes, alors d’autres frontières sont activées. C’est le bannissement, la disparition dans la solitude, le désœuvrement, la faim, le froid, la maladie, une forme ou une autre de mort sociale, qui est l’existence des surnuméraires de la société de consommation – peu importe, du moment que la non-vie, comme la mort, est discrète. »
Avec ce livre, JMarc Rouillan accomplit sa « conjugaison des temporalités pour obtenir une symbiose entre le quotidien pénitentiaire et le passé qui resurgit en imposant des présences viscérales au milieu de l’absence radicale ». C’est ainsi qu’il emprunte et relie presque tous les thèmes et les genres qu’il a déjà explorés : récits (plus ou moins théâtralisés) de l’univers carcéral, mémoires du militant tissés d’icônes révolutionnaire, souvenirs d’enfance, soliloques et analyses politiques.
Infinitif présent est paru pour la première fois en 2010 dans une version tronquée. Cette nouvelle édition, révisée, en donne le texte intégral.
Né en 1952 à Auch, Jean-Marc Rouillan a été incarcéré de 1987 à 2011 pour ses activités au sein du groupe Action directe. Auteur de près de vingt livres, il vit aujourd’hui dans le Sud-Ouest de la France.
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