Autour de Prokop Poupa, professeur tchèque réduit à l'état de balayeur, Sylvie Germain peint tout un petit monde d'hommes et de femmes marginalisés par la dissidence. Chacun imagine qu'un dieu Lare le protège. L'un le situe dans sa cuisine, l'autre sur son balcon, ou à la cave. Prokop, lui, place son dieu Lare dans... les cabinets qui deviennent un haut lieu de méditation. Un endroit aussi où il remâche sa misère, toute la détresse des séparations. Son ex-femme, en effet, va partir pour l'Angleterre en emmenant leur fils.
Arrive la révolution. Chacun de ses amis retrouve un poste, devient important. Pour Prokop, il est trop tard. Il aboutit à la conclusion qu'il «ne savait plus rien sinon qu'il n'était rien».
Dans un foisonnement de personnages, de destins, d'histoires dans l'histoire, Sylvie Germain nous offre avant tout une rêverie hallucinée sur le malheur de ceux qui ont été traîtres à l'amour. Dans Prague, toujours présente, toujours concrète, au-delà d'une recherche métaphysique qui tourne autour du silence de Dieu, s'élève une telle poésie qu'on ne sait si c'est la tristesse ou la beauté qui vous prend à la gorge.
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