Les idées avaient été « ces mots qui façonnent le monde, ainsi que des modèles ou des prototypes ; mais comme le rocher qui n’est ni un rectangle ni un ovale, se révèle toujours autre... », il fallait saisir la réalité : ce fut la tâche de la dialectique, dans le Parménide dont on trouve ici une analyse serrée (spécialement de 135b-137c) avec son histoire, pour laquelle on s’accordera à voir le tournant de la pensée platonicienne : « Zénon, Gorgias, Parménide lui-même étaient solidaires de l’histoire de la philosophie, de cette dialectique naissante et de son geste ». Encore fallait-il situer l’instance illusoire de sa conclusion (166c). À ne pas voir les illusions de la dialectique encourt-on une dialectique de l’illusion ? Plotin reprend le problème sur des bases différentes, mais la suite montre que c’était, pour lui, l’enjeu de la dialectique. Le traité I, 3 indique qu’il cherchait, à partir des figures du musicien, de l’amoureux et du philosophe à conférer à la dialectique un tour plus concret, plus vivant, avant de la définir comme ce « pouvoir de distinguer les êtres », et d’accéder à la Sagesse, permettant peut-être ainsi d’éviter les écueils d’une mythologie du vrai, aux confins de l’illusion.
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