Il y aurait la petite histoire
Dans un café, Armand attend une jeune femme qu'il ne connaît pas. Sa petite-fille, Hélène, s'est fait virer de son école. Désireux de mieux comprendre l'adolescente et ses frasques, Armand s'est souvenu de la fille d'un homme avec qui il a travaillé, des années auparavant : Esther aussi était une ado à problèmes. Il espère que la rencontrer l'éclairera sur la personnalité d'Hélène. Au fil de la conversation, on devine toutefois qu'il projette sur sa petite-fille un certain nombre de peurs, et que l'éveil adolescent à la sexualité n'y est pas étranger.
Quelques semaines plus tard, les inquiétudes d'Armand prennent forme. Hélène disparaît de la pension où elle a été placée. Des recherches sont organisées. Le pire envisagé. Bientôt, ce pire deviendra l'obsession de toute la vie d'Armand, où rôdent peut-être aussi des fantômes de sa propre jeunesse.
La petite histoire que raconte ce court roman, c'est celle de l'effort désespéré et maladroit d'un homme qui veut rattraper le temps perdu, et finit par être happé dans la spirale de la douleur. Par son écriture magnifique, d'une grande subtilité psychologique, Elsa Jonquet-Kornberg brosse le portrait poignant d'un homme dont l'ordre se défait, rongé à son insu par le vertige de l'incompréhension. Ses hantises vont l'entraîner au bord de l'abîme, mais peut-être aussi sur le chemin de la rédemption.
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