De Zurich où, en 1917, il a baptisé Dada un groupe d'artistes et
d'écrivains libres, sur le point de rejoindre à Paris dans les premiers
jours de 1920 le futur groupe surréaliste, Tristan Tzara écrit à Francis
Picabia : «Je m'imagine que l'idiotie est partout la même, puisqu'il
y a partout des journalistes.» Facétieux et habiles furent les dadaïstes
de la première vague qui se jouaient des journaux et les piégeaient
avec humour en y faisant passer de fausses nouvelles, des échos
ironiques, des faits divers suspects. Viennent des temps plus graves
où l'on distingue en ces jeunes poètes, dont André Breton, les esprits
les plus brillants et les plus avertis de leur temps. Subversifs donc,
et en première ligne.
Contre toute attente, entre petite et grande histoire, articles, interviews,
notes, entrefilets en disent long et rendent vie aux contextes
d'une époque qui détermine la nôtre. Ces traces éphémères d'une
grande diversité forment au total encore une autre facette, saisissante
et passionnante, de la lecture et de la réception de ces avant-gardes.
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