La société invite à tolérer l'homosexualité d'autrui mais il reste
problématique de reconnaître ce signifiant en soi-même ou de lui faire
dire posément ce qu'il peut traduire. Abordé dans toute analyse, il n'est
que rarement l'expression d'un désir refoulé.
Par amalgame, l'homosexualité - masculine surtout - se fait portehonte
de l'abjecte jouissance anale et du désir craintif de la transsexuation
qui nous ferait approcher la jouissance de l'Autre absolu qu'est
l'autre sexe. Elle se fait porte-crainte de la non reproduction et partant
de la mort du génome et de la lignée : la mort absolue ! Sur un corps
désormais fermé et doté d'orifices, elle peut se faire paradigme de toute
effraction de l'image de l'être à travers n'importe quel pulsionnel. Elle
peut même se faire le porte-envie sibyllin du retour à l'unité infantilomaternelle
primitive.
Après le rabotage de l'oedipe, il n'y a plus de place pour toutes les
créations propres de l'enfant et pour un désir s'originant dans l'altérité
et non forcément dans la différence. Il n'y a plus, il n'y a pas de rapport
homosexuel direct, non issu d'une trans-sexuation d'au moins un des
deux partenaires et non plagiat ou simulacre du rapport hétérosexuel.
Insuffisamment sublimé en quelque chose d'acceptable pour soi,
l'intérêt pour quelqu'un du même sexe est parfois contraint de passer
par d'insensées usines à gaz : psychiques ou somatiques !
L'enfant peut tout créer. C'est pour cela que l'analysant pourra
remodifier ce qui blesse ou met en danger. Après un regard sur la pan
créativité et le rappel qu'on ne naît pas homosexuel mais qu'on le devient,
cet essai tente, à travers les mots et les rêves, de traduire ce que quelques
cas cliniques ont pu révéler d'archaïque ou de périoedipien et comment
leur expression a pu être mutative, sinon «guérir».
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