Il me faut aimer une pierre
Comme souvent chez António Lobo Antunes, les discours parallèles se superposent. Très vite, il est clair que chacun ne s'adresse qu'à soi-même, dans l'évocation solitaire et obsédante de ses souvenirs les plus marquants et les plus secrets, réveillés par des photos, des confidences, une visite ou par le simple besoin d'inventer des histoires pour tromper son ennui. Car si l'auteur du livre est bien António Lobo Antunes, il délègue à l'un de ses personnages le soin de créer les autres. En l'occurrence, c'est une ancienne couturière qui assemble les différents morceaux de ces « vies minuscules » sur sa machine à coudre/à écrire. Cette vieille femme à l'existence difficile, sujette à des hallucinations, donne le ton à un livre centré sur les carences affectives qui touchent tous les protagonistes, avec leur singularité, qu'ils soient parents, enfants ou amants. L'on pourrait même les résumer par les mots de la Carmen de Bizet : si tu ne m'aimes pas je t'aime... et si je t'aime pauvre de moi.
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