Il était une fois... un bateau à voiles
Le Moyen Âge
1ère partie : Du feu grégeois aux jonques chinoises
Gérard Recorbet
Nous sommes en 476 de notre ère.
Rome, la ville impériale est entre les mains d'Odoacre et de ses barbares, envahisseurs venus du Nord, et passe un bien mauvais quart d'heure !
La plus belle cité de l'univers, comme l'affirment les Romains, ce que personne ne conteste, se joint au Panthéon des anciennes gloires urbaines : Alexandrie, Athènes, Carthage, Mycènes et Troie. Et d'autres encore, car la liste n'est pas exhaustive. Le solide empire romain, déjà partagé de fait depuis plusieurs dizaines d'années, se scinde officiellement en deux, et de façon définitive.
Mais la place laissée vacante ne le reste pas longtemps. À l'affût, Byzance se présente pour combler le vide, quitte à changer de nom pour s'appeler Constantinople. Très rapidement, sous la férule des « basileus », empereurs romains d'Orient, la marine byzantine étend son pouvoir en Méditerranée, en s'appuyant sur les fondements de son aînée romaine.
Et pendant près de mille ans, les Dromons vont protéger, avec des hauts et des bas, la chrétienté des velléités d'une nouvelle culture, celle des Arabes, porteuse d'une religion récente et oh combien expansive.
Pendant ce temps, dans d'autres contrées, en Europe du Nord comme en Extrême-Orient ou dans le Pacifique, de grandes civilisations se mettent en place, ou le sont depuis plusieurs siècles pour certaines.
Ils sont Celtes et tournés vers le grand océan Atlantique. Ou Vikings, et regardent alors vers le Sud et ses nations européennes, comme vers l'Ouest et ses grandes îles nordiques, islandaises ou groenlandaises flottants sur la mer du Nord. Et même plus loin, pourquoi pas ! Ils ont pour noms, saint Brendan, Erik le Rouge ou Leif Erikson.
Ils sont Chinois, porteurs d'une histoire vieille de mille ans déjà, couvrant l'océan Indien de leurs énormes jonques. Ou Japonais et Coréens, eux aussi défensivement tournés vers la mer. Ils s'appellent Kubilaï Khan, Zheng He ou Yi Sun-sin.
Comme nous le constations dans le volume précédent sur l'Antiquité, la remarque concernant la place prépondérante que prend le bateau dans l'évolution de notre civilisation planétaire ne se dément pas !
Adage qui montrera encore plus de force dans le futur.
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