Il est bien las, le vieux cheval !
Après les fêtes sans pareilles
De son féroce carnaval,
Il a du sang jusqu’aux oreilles.
A présent que ses durs sabots
Ont piétiné dans la tuerie
Et qu’il s’est soûlé de tombeaux,
Il lui faudrait son écurie.
Il regarde les vastes deux,
Extasié comme un bon moine,
Et lourd, immobile, anxieux,
Il soupire après son avoine.
Il rêve au gazon vert du parc
Où le flot argenté ruisselle ;
Mais son vieux cavalier Bismark
Sur son dos se remet en selle.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
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