De toutes les utopies du XIXe siècle, la plus surprenante est celle de la santé
absolue, puisque la maladie est encore partout présente, la pauvreté favorisant la
propagation des épidémies. Pour Richardson, ces maladies pouvaient être éradiquées
en respectant quelques principes qu'il énonce dans sa vision utopique de
cité de la santé.
Dans un curieux mélange de prophylaxie, d'urbanisme et de morale victorienne,
Richardson dépeint en détail la réalité physique et sociale d'une ville où l'alcool
est prohibé et le tabac n'existe pas davantage car ravalant l'homme civilisé au
rang du sauvage. Par-delà cette rigueur morale, il imagine nombre de dispositifs
spatiaux et techniques pour proposer un confort tout «British» relevant d'idées
très en avance sur l'époque.
Ce texte est issu d'une communication au congrès de 1875 de la Social Science
Association dont il présidait la section Santé. La publication d'Hygeia eut un
large écho. Jules Verne s'en inspira pour Les Cinq Cents Millions de la Bégum et
Ebenezer Howard s'y réfère lorsqu'il établit sa théorie de la cité-jardin.
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