Hybridité et genre chez Assia Djebar et Nina Bouraoui
La romancière, cinéaste et essayiste Assia Djebar est née en 1936 en Algérie, à l'époque de la colonisation française, et a vécu la guerre d'indépendance algérienne, un événement historique majeur qui se reflète dans son oeuvre. Nina Bouraoui, romancière franco-algérienne, appartient quant à elle à une autre génération. Née en 1967, elle a grandi d'abord dans l'Algérie postcoloniale puis en France, et ne connaît la période coloniale qu'à travers l'histoire de sa famille. La présente étude est basée sur quatre romans mettant en parallèle l'Algérie d'hier et d'aujourd'hui et la France : La Femme sans sépulture (2002) et La Disparition de la langue française (2003) d'Assia Djebar, et Garçon manqué (2000) et Mes mauvaises pensées (2005) de Nina Bouraoui. Les protagonistes de ces romans, en partie autobiographiques, sont préoccupés par une même question : la quête de soi. Dans cette quête, les événements historiques jouent-ils le même rôle chez Bouraoui que chez Djebar ?
Cet ouvrage, qui examine l'impact sur les protagonistes du mouvement entre deux espaces et deux époques, a une double approche : d'une part, il montre que la subjectivité est le résultat de différents discours identitaires véhiculant des idées normatives quant à l'appartenance culturelle, ethnique et genrée. D'autre part, il analyse comment les oeuvres de ces écrivaines
subvertissent et recodifient ces discours.
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