Cet essai propose un rapprochement entre les formes de médiatisation de la violence terroriste d’aujourd’hui et celles qui caractérisèrent les guerres de religion au xvie siècle. Plutôt que s’engager sur la voie hasardeuse d’une comparatisme qui porterait sur les faits historiques, il s’agit de réfléchir à certaines modalités transhistoriques de représentation de la violence spectacularisée, et en particulier celle liée au martyre. Il n’est pas tant question de dégager des invariants anthropologiques que d’éclairer un certain nombre de modèles figuratifs qui constituent autant d’images-écran continuant à nourrir ou à contaminer notre imaginaire contemporain où se mélangent terreur et fascination face au spectacle de la violence médiatisée. Si le point de vue ici adopté est bien celui de l’Occident, l’objectif est également de montrer combien le djihadisme contemporain, parfaitement acculturé à la mondialisation, manipule délibérément les codes occidentaux.
Professeur d’histoire de l’art à l’Université catholique de Louvain, directeur du Centre d’Analyse Culturelle de la première modernité (GEMCA) et membre de la Classe des Arts de l’Académie royale de Belgique, Ralph Dekoninck poursuit des recherches sur les théories et pratiques de l’image au premier âge moderne. Il est l’auteur entre autres de Fou comme une image. Puissance et impuissance de nos idoles (2006) ; La vision incarnante et l’image incarnée. Santi di Tito et Caravage (2016).
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