Hitchcock par Hitchcock
« Je ne suis pas un écrivain », déclarait Alfred Hitchcock. Moins pour affirmer qu'il était un homme d'images, comme le présumait François Truffaut, que pour établir la souveraineté qu'il entendait exercer sur son langage. Sans complexe vis-à-vis de la littérature et sans vénération pour l'image. La sensation de liberté qui continue d'animer ses films est le fruit de cet usage souverain qu'Alfred Hitchcock a fait de la parole. Les écrits rassemblés ici pour la première fois en français en apportent la preuve éclatante.
De « Gaz hilarant » à « Survivre », en passant par « La femme qui en sait trop », « L'élégance au-dessus du sexe », « L'écran de mes souvenirs » et « Ferme les yeux et vois ! », l'humour supérieur d'Alfred Hitchcock fait son oeuvre de ravage et de rédemption. Ravage sanglant des illusions communautaires que l'industrie du cinéma ne cesse de recycler. Rédemption comique, donc érotique, de quelques rares femmes (toutes gauchères, si vous regardez bien) et de certains hommes (plus rares encore). Au fil de ces écrits, dans ce mouvement de l'un à l'autre, Hitchcock ne cesse de penser aux raisons de tuer toute concurrence et aux moyens de sauver, un par un, ses films du déluge.
P.G.
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