Il faut décrypter le récit de Tite-Live : sous prétexte de libérer les cités grecques d'Asie mineure, l'impérialisme romain, soutenu par la diplomatie retorse du sénat et de ses légats, impose sa loi à toute la partie orientale du bassin méditerranéen. Le fait marquant de ces années 190 à 179 av. J.-C. est l'élimination d'Antiochus III et, dans une moindre mesure, celle de Philippe V de Macédoine au profit de Rhodes et surtout de Pergame.
Fidèle à sa politique, Rome refuse toute annexion territoriale. Les légions reviennent chargées de butin, mais le profit ne se compte pas seulement en biges espagnols, en tétradrachmes attiques ou en philippes d'or : l'ouverture sur le monde hellénistique éveille le goût du raffinement et suscite la passion des œuvres d'art.
Ces brillantes campagnes ne sauraient, cependant, faire oublier les patients efforts des magistrats romains pour assurer la sécurité dans toute l'Italie, de la Cisalpine à la Sardaigne. Pour se protéger des envahisseurs ligures ou gaulois et des incursions des pirates illyriens, de nouvelles colonies signalent peu à peu les progrès de la conquête romaine.
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