À l'aube du troisième millénaire, l'âme semble s'être éclipsée. Si les philosophes veulent croire qu'il s'agit d'une notion passée à l'histoire, les psychanalystes n'osent plus nommer l'objet de leur étude, et les théologiens eux-mêmes, craignant de passer pour des dualistes démodés, préfèrent parler de «personne».
Pourtant, si l'âme n'est plus nommée, d'innombrables spécialistes se disputent ses disjecta membra: les biologistes travaillent sur le vivant, les adeptes des neurosciences étudient la conscience en rapport avec le corps, les réanimateurs tentent de définir le moment précis du passage de la vie à la mort et les accoucheurs s'interrogent sur l'âme de l'embryon. Les savants s'appliquent à construire des créatures douées de vie ou d'intelligence artificielle. Quant aux juristes et aux experts de bioéthique, ils statuent sur la personne humaine et les difficiles questions soulevées par les avancées de la science: manipulations génétiques, clonage et techniques de procréation, greffes d'organes...
Pour «penser» l'âme, dans ce monde «inanimé» où le corps humain est une chose, où la vie humaine se mesure par sa «qualité» et où la mort est un «arrêt de vie» que l'on décide, Laura Bossi revisite les théories et «modèles» proposés par les philosophes, les théologiens, les médecins et les hommes de science du passé et du présent. Un voyage fascinant et salutaire.
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