«Il n'y a pas d'avenir pour une passion déclarée. Elle jouit de tous les
droits, hormis celui de s'inscrire dans le mouvement historique, désormais
contrôlé par d'autres forces. Mais on n'échappe pas à l'Histoire aussi
facilement qu'à l'amour, et ce n'est pas n'importe où, dans quelque endroit
désert que la princesse conduit sa fuite : c'est dans les Pyrénées, c'est dans
une maison religieuse, c'est du côté de Philippe II, de Catherine de Médicis,
des horreurs catholiques de l'Inquisition et de la Saint-Barthélemy, de la
paix de 1659, de Mme de Maintenon...»
Comment l'historique sert-il de faire-valoir au fictif ? La Vie de la princesse
d'Angleterre et La Princesse de Clèves se situent entre les mémoires et
le roman, c'est-à-dire entre l'Histoire et la fiction, ce qui permet de
s'interroger quant aux différentes postures du narrateur et de conclure au
rôle fondateur de l'oeuvre de Mme de La Fayette. Si l'un ne se présente plus,
l'autre se révèle plutôt méconnu, mais les deux livres concilient tradition
et modernité pour dire la vérité des sentiments au travers d'héroïnes qui se
ressemblent plus qu'on ne pourrait le croire. De la cour comme dangereux
théâtre du monde à la poétique de Mme de La Fayette, via l'analyse du
sentiment amoureux, Stéphanie Couturier présente une étude littéraire
aussi riche que fascinante, entre page d'histoire et réflexion sur les genres.
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